Yémen: tensions meurtrières à Sanaa, bloquée par la rébellion chiite

Au Yémen, la situation est toujours aussi instable. Sept partisans de la rébellion chiite houthiste ont été tués par balles mardi 9 septembre quand la police a fait barrage à des centaines de protestataires. Ils tentaient de prendre d'assaut le siège du gouvernement à Sanaa, selon un nouveau bilan fourni par le comité d'organisation de la manifestation.

Depuis des semaines, des milliers de partisans de la rébellion chiite, du parti Ansaruallah campent, dans et autour de Sanaa, la capitale. Ils ont érigé des tentes devant les principaux ministères du pays, notamment devant celui de l'Intérieur, et empêchent les fonctionnaires de quitter leurs bureaux. Ils réclament la destitution de l'actuel gouvernement, de vraies mesures contre la corruption, et le droit d'être consultés pour la désignation des ministres pour les ministères les plus importants.

Depuis des semaines Sanaa est un chaos de manifestations réprimées par les de forces de l'ordre et des affrontements se produisent tous les jours. La rébellion a pourtant déjà obtenu la destitution du Premier ministre. Le responsable des forces spéciales vient d'être limogé et les hausses de 30% des prix des carburants ont été annulées.

Rien n'y fait. Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, devrait prendre la parole incessamment alors que l'armée yéménite bombarde ses positions au nord du pays. Ansaruallah, majoritaire dans le nord, est soupçonné de vouloir étendre son influence dans le futur état fédéral, qui devra compter six provinces.

Mais selon Samira al-Fuhaydi, militante des droits de l’homme à Sanaa, les houthistes veulent seulement s’accaparer le pouvoir :

« Les houthistes mènent une contre-révolution. Depuis le printemps arabe en 2011, nous avons obtenu des acquis. Mais eux dirigent actuellement des actions violentes. Les houthistes encerclent Sanaa, grâce à leurs armes. Ils ont pris plusieurs villes, donc leurs manifestations n’ont rien de pacifiques, ils sont armés. Ils ont planté leurs tentes en face du palais du gouvernement et ont fini par lancer un assaut, insiste-t-elle. Ils sont violents et on peut d’ailleurs le voir sur leur chaîne de télévision officielle. Sur Al Massira TV, ils passent leur temps à danser les armes à la main et ils font tout cela pour se partager le pouvoir ».

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