Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
A la Banque nationale du quartier d’Héliopolis au Caire, des centaines d’Egyptiens ont fait la queue bien avant l’ouverture. Certains, comme Aïda Moustafa, sont venus acheter des bons du canal de Suez par patriotisme : « J’adore l’Egypte. Qu’est-ce qu’il y a de plus grand que d’aimer sa patrie ? Si nous ne soutenons pas les grands projets nationaux... Celui qui n’est pas loyal à l’égard de son pays n’est loyal à l’égard de personne ».
D’autres, comme la Haga Somaya, veuve, y voient le moyen de se garantir une rente avec les 12% d’intérêts contre les 9,5% que donnent les banques : « Pour être franche, la somme que j’investis est l’indemnité que mon mari a obtenue après 40 ans de travail. Je veux qu’il me rapporte une rente qui m’aide à faire face au coût de la vie. Je cherche donc l’intérêt plus élevé. Je cherche donc mon intérêt et celui de mon pays. »
La pêche a été miraculeuse. Selon la Banque centrale égyptienne, cette première journée a permis de récolter l’équivalent de 600 millions d’euros alors que l’objectif fixé est de quatre milliards d’euros en 30 jours.