Irak: les milices chiites, pari risqué de Bagdad

Le rôle des miliciens chiites aux côtés de l'armée irakienne dans l’offensive pour reprendre Amerli a été beaucoup souligné. Plusieurs milliers de volontaires ont pris part aux combats pour briser le siège sur la ville à majorité turkmène chiite. Le recours aux milices chiites, un pari risqué que Bagdad a décidé de prendre après l'essor de l'État islamique en Irak.

En juin dernier, la débandade de l'armée irakienne à Mossoul face aux jihadistes avait conduit l'ancien Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à faire appel aux milices. Des milliers de volontaires avaient répondu à l’appel relayé par les dignitaires chiites pour défendre les lieux saints menacés par l'État islamique.

Les nouvelles recrues ont intégré différentes milices, dont les dénommées Brigades de la paix, fondées par l'imam Moqtada Sadr, celui-là même qui avec son Armée du Mahdi était à la tête de l’insurrection contre les armées américaine et irakienne en 2008. Mais cette fois, à Amerli, les Brigades de la paix étaient aux côtés des forces de sécurité irakiennes pour desserrer l'étau jihadiste sur la ville à majorité chiite. Une opération qui s'est donc avérée gagnante.

L'armée irakienne compte donc désormais sur ces milices, par nature sectaires, pour mener des offensives. Avec les risques que cela comporte. Ces dernières semaines, des milices chiites se sont rendues coupables de plusieurs attaques contre la minorité sunnite, notamment dans la région de Diyala, au nord de Bagdad. Il est à craindre que le recours croissant aux milices ne nourrisse encore plus chez les sunnites le rejet de tout ce qui vient de Bagdad.

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