La trêve à Gaza fait débat en Israël

Un cessez-le-feu permanent et illimité a été conclu entre Israël et le Hamas mardi 26 août, après 50 jours d'une guerre qui a dévasté le territoire palestinien. Si c'était la fête hier soir à Gaza et le soulagement du côté palestinien et plus largement dans la communauté internationale, l'accord négocié par Benyamin Netanyahu ne fait pas l'unanimité dans le gouvernement israélien.

En Israël, on est bien loin ce matin de crier victoire. « Tout juste match nul », titre le quotidien Maariv, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. On souligne cependant que le Hamas n’a pas de raison de faire la fête. L’organisation palestinienne, souligne t-on, était contrainte d’accepter les conditions d’Israël et de l’Egypte. « Le cessez-le feu sous sa forme actuelle, indique t-on, aurait pu être obtenu, il y a longtemps déjà ». « Les points de passage, ajoutent les Israéliens, sont restés ouverts pendant toute la durée des hostilités, à l’exception des périodes où ils étaient sous bombardements palestiniens. »

Ce matin, les Israéliens font le compte du coût de cette guerre des cinquante jours. Et si les coups encaissés par Gaza sont énormes - il faudra de dix à vingt ans pour reconstruire le territoire - d’un autre côté, on souligne que jusqu’au dernier moment, les organisations armées de Gaza ont préservé leur capacité de tir. Une heure avant le début de la trêve, deux civils israéliens ont été tués dans un kibboutz, proche de la frontière avec Gaza.

Dans l’ensemble, la majorité des commentateurs estiment que l’opération « Bordure de protection », n’a pas été bonne pour Israël, néfaste pour sa force de dissuasion régionale et cela bien sûr, sans parler des répercussions économiques et diplomatiques. Et pour l’image d’Israël, certains n’hésitent pas à parler de catastrophe.

Critiques de l’aile droite du gouvernement de Benyamin Netanyahu

C’est maintenant « la guerre des juifs », fait remarquer un éditorialiste ce matin. Il s’avère que le Premier ministre israélien a pris seul la décision d’accepter la proposition égyptienne de cessez-le-feu, sans même consulter le cabinet de sécurité. La raison en est simple, quatre ministres sur les huit qui participent au débat de ce cabinet sont opposés à la trêve.

Parmi eux, les leaders des deux partis de l’aile droite de la coalition gouvernementale, le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman et aussi le ministre de l’Economie, Naftali Bennett. Les deux ministres auraient souhaité la capitulation pure et simple du Hamas. Ils accusent maintenant ouvertement Benyamin Netanyahu d’avoir sauté sur chaque occasion pour accepter les cessez-le feu. Ils affirment aussi avoir été écartés des décisions cardinales tout au long de l’opération.

Un remaniement ministériel prochain n’est donc pas à écarter et peut-être aussi, à plus long terme, des élections anticipées.

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