Officiellement, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères est arrivé à Riyad pour évoquer « les questions d'intérêt commun ». Sur le dossier irako-syrien, par exemple, ce commun intérêt est récent. L'Arabie Saoudite et le Qatar ont longtemps été les principaux financeurs de la rébellion syrienne alors que l'Iran reste l'un des derniers alliés de Bachar el-Assad.
La création d'un califat islamique en Irak et en Syrie a quelque peu changé la donne
L'Iran - chiite - s'inquiète de la montée en puissance de groupes extrémistes sunnites dans la région et a accusé Riyad de les soutenir. Mais la percée de l’Etat islamique dans le Nord de la Syrie et de l'Irak pourrait amener Riyad et Téhéran à un certain rapprochement.
Le week-end dernier, lors d'une réunion avec quatre autres pays arabes, les Saoudiens ont convenu d'agir « sérieusement pour préserver la sécurité et stabilité» des pays de la région. Une prise de position suivie, dès le lendemain, par la visite d'un représentant du grand rival régional.
Mais le réchauffement diplomatique n'en est encore qu'à ses balbutiements. Téhéran n'a dépêché à Riyad que son vice-ministre des Affaires étrangères, qui n'est pas un responsable gouvernemental de premier plan. Et si désormais les deux pays ont des « questions d'intérêt commun », elles conservent bon nombre de « questions d'intérêts divergents » au premier rang desquels l'épineux dossier nucléaire iranien.