Pour Alain Gresh, animateur du blog Nouvelles d’Orient, ce rapprochement est le résultat d'un long processus initié avec l'élection du président iranien Hassan Rohani. « Je ne sais pas à quelles conditions Monsieur Zarif est reçu, mais en tout cas, c’est le signe d’un début de désescalade dans un affrontement assez violent, à la fois sur la question nucléaire, et sur la question syrienne, estime-t-il. Il y a beaucoup, beaucoup de contentieux entre les deux pays.» Mais ce rapprochement correspond surtout, pour Alain Gresh, à un fléchissement de la position saoudienne. « Il y a une prise en compte par les Saoudiens d’une réalité qu’ils ne peuvent pas combattre, précise ce spécialiste du Proche-Orient. Ils sont hostiles à la signature d’un accord sur le nucléaire, parce qu’ils ont peur d’une espèce d’alliance stratégique entre les Etats-Unis et l’Iran, qui se ferait à leur détriment. »
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Cela fait plusieurs mois que les Iraniens ont proposé d’envoyer leur ministre des Affaires étrangères en Arabie saouditeJusqu'à maintenant, l’Arabie saoudite avait toujours refusé de recevoir Monsieur Zarif. Mais les Saoudiens savent désormais « qu’ils ne peuvent pas renverser cette orientation, analyse Alain Gresh. Ils savent que l’Iran marque des points et que finalement le boycott de l’Iran qu’ils avaient décrété jusqu’à présent, aurait plutôt des effets contreproductifs pour leur influence. Donc, je pense qu’a priori c’est plutôt un recul saoudien, face à une pression régionale qui est trop forte. »