Yémen: un diplomate iranien tué par balles à Sanaa

Un diplomate iranien a été abattu le samedi 18 janvier dans une attaque armée menée par des inconnus à Sanaa, la capitale yéménite. Il s'agit du premier assassinat d'un diplomate iranien, survenu dans un contexte de tensions confessionnelles dans ce pays où l’Iran à majorité chiite est accusé d'aider, la rébellion chiite zaïdite, les houthistes, en conflit ouvert avec les fondamentalistes sunnites, dans le Nord. Les mobiles de l'attaque ne sont pas néanmoins connus dans l'immédiat. Téhéran a condamné l'assassinat de son diplomate.

Personne, ni les autorités iraniennes ni le pouvoir à Sanaa, n'a évoqué de mobile pour expliquer ce meurtre. Mais il est difficile à première vue de ne pas le relier aux évènements qui ont cours dans la région. Le Yémen, comme plusieurs pays de la zone voit la haine entre sunnites et chiites s'exacerber, alimentée par des soutiens extérieurs.

La minorité chiite zaïdite, les houthistes, [du nom de Hussein Al-Houthi, leur chef historique], qui vit dans la région montagneuse de Saada au nord-ouest du Yémen se dit marginalisée depuis des années et s'est constituée en groupe armé pour faire entendre ses revendications. Mais craignant le développement d'une zone sous contrôle à majorité chiite si près de sa frontière, l'Arabie saoudite était intervenue en 2004.

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Depuis, ce sont des groupes de combattants salafistes qui poursuivent une lutte sans merci contre les Houthis. Officiellement, un cessez-le-feu a été décrété le 6 janvier dernier grâce à une médiation gouvernementale de Sanaa.

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Le meurtre du diplomate iranien vise-t-il à punir Téhéran pour le soutien armé qu'il est accusé d'apporter à la minorité houthie? Difficile pour l'heure à déterminer. Les meurtriers ont tiré à trois reprises sur le diplomate avant de disparaître sans laisser de trace.
 

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