Le front nord se réchauffe, avec des tirs en provenance de Syrie la nuit dernière, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Cinq roquettes se sont abattues sur le plateau du Golan sans faire de blessés mais une ligne électrique à haute tension a été endommagée. Un peu plus tôt, dans la soirée, deux roquettes Katioucha en provenance du Liban se sont abattues sur un village druze du nord de la Galilée. Israël a fait savoir par l’intermédiaire des Nations unies au Liban et à la Syrie que ce genre d’incident est intolérable. Il n’y a pas de réaction militaire à ce stade.
Dans le sud d'Israël, après une accalmie pendant la nuit les tirs ont repris à partir de Gaza et vers Gaza. les tirs de roquettes se sont également intensifiés. Près de 40 roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, faisant plusieurs blessés, notamment dans le secteur du point de passage d'Erez. En face, il y a eu une soixantaine de frappes israéliennes sur des cibles dans l'enclave palestinienne : des bombardements de l’aviation, mais aussi de l’artillerie et de la marine israélienne. On signale ainsi plusieurs attaques ciblées visant des dirigeants du Hamas et d'autres organisations armées à Gaza. L'une d'entre elle, qui a eu lieu tôt ce samedi dans la matinée, visait deux hommes circulant à moto qui ont été tués rapportent des sources médicales. Une autre frappe aurait fait cinq blessés. Ces dernières heures, une dizaine de Palestiniens ont été tués dont trois enfants.
Un immeuble de douze étages frappé par un tir
Un peu plus tôt dans la journée, les avions F-16 de l'armée israélienne ont frappé un immeuble de 12 étages dans la ville de Gaza. Les habitants, qui ont été prévenus, ont eu 15 minutes pour évacuer leurs habitations. Une cinquantaine de famille résidait dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'immeuble s'est effondré d'un seul coup après la frappe.
C'est le premier bombardement de la sorte contre un bâtiment résidentiel. L'armée israélienne affirme qu'il abritait un centre de commandement du Hamas, mais à Gaza, personne n'y croit rapporte notre envoyé spécial Nicolas Ropert. Les résidents parlent de punition collective après la mort vendredi d'un enfant israélien de 4 ans dans le sud d'Israël. Les obsèques de l'enfant, Daniel Tragerman, sont célébrées ce dimanche.
Les habitants des kibboutzim proches de Gaza commencent à perdre patience. Nombre d'entre eux ont décidé de quitter le secteur, tout juste après l'inhumation du jeune garçon. Moshe Yaalon, le ministre de la Défense, a demandé aux Israéliens de faire preuve de patience et d'endurance, à l'issue d'un Conseil des ministres, où Benyamin Netanyahu a fait savoir que l'opération « Bordure protectrice » se poursuivrait jusqu'à ce que la sécurité d'Israël soit restaurée, et réaffirmé que le Hamas allait continuer à payer le prix fort. Selon une source militaire israélienne, il resterait à Gaza 2 000 roquettes de courte portée, quelques dizaines de portée moyenne.