Avec nos envoyés spéciaux à Erbil, Boris Vichith et Aabla Jounaïdi
Ahmed Khaleel, 63 ans est originaire de Mossoul, la première grande ville prise par l’État islamique le 10 juin dernier. Il tenait une boutique en ville et il y a deux semaines, il est parti avec sa famille :
« La situation est mauvaise, explique-t-il : il n’y a d’électricité que deux heures par jour, l’eau est limitée, il n’y a pas de travail donc pas de salaire. Toute l’économie est à l’arrêt, il n’y a plus rien ».
Sur les actes imputés aux hommes de l’État islamique, Ahmed ne veut pas s’attarder. Il déplore simplement la destruction du mausolée du prophète Jonas, le 24 juillet et espère que le nouveau gouvernement pourra arranger les choses.
« Les groupes armés m’ont menacé de mort »
Un autre homme, qui veut garder l’anonymat, explique pourquoi il a quitté Tikrit, une autre ville à majorité sunnite prise par les jihadistes, et qui est depuis pilonnée sans cesse par l’armée irakienne.
« C’est pour des raisons de sécurité, invoque-t-il pour justifier sa fuite. La situation n’est pas stable avec les bombardements. Je ne pouvais pas rester ». Mais après une vague hésitation, le jeune homme avoue :
« J’ai reçu des menaces, je suis policier. Les groupes armés m’ont menacé de mort. J’ai arrêté et je suis parti pour protéger ma famille ».
Chrétiens, Yézidis, chiites, sunnites. Tous fuient désormais le règne de l'État islamique.
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