Gaza: la trêve rompue

A Gaza, le cessez-le-feu a expiré mardi soir sans nouvel engagement d'arrêter les hostilités. Les tirs de roquettes sur Israël et les raids sur Gaza ont repris dans l'après-midi. Israëliens et Palestiniens ont rappelé leurs délégations présentes au Caire. Dans la soirée, la femme et une fille d'un chef militaire du Hamas ont été tuées lors d'un raid israélien.

C’est à nouveau l’escalade sur le terrain. Tirs de roquettes sur Israël et frappes israéliennes sur la bande de Gaza se succèdent et se multiplient, nous indique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Le Hamas a revendiqué 40 tirs de roquettes sur Israël, dont un contre Tel-Aviv et un autre contre Jérusalem.

Ce soir, la défense passive israélienne a ordonné l’ouverture des abris publics jusqu’au centre du pays. L’aile droite du gouvernement israélien, par la voix du ministre de l'Economie Naftali Bennett, appelle à la fin de toute négociation. « Il faut en finir une fois pour toutes avec le Hamas », proclame-t-il. Le Hamas, de son côté, rend Israël responsable des violences et déclare qu'il ne sera plus « en sécurité ».

L’armée israélienne a répliqué à ces tirs en effectuant des frappes dans la bande de Gaza. La femme et une fille d'un chef militaire du Hamas ont été tuées mardi soir lors d'un raid aérien israélien, a annoncé le mouvement islamiste palestinien tôt mercredi matin.

Les délégations rappelées

Les Gazaouis pensaient qu'un accord de paix allait être annoncé dans la journée. Certes, ce n’est pas la première fois depuis le début du conflit, le 8 juillet, qu’une trêve vole en éclat. Mais cela faisait dix jours que celle-ci était respectée des deux côtés. En milieu d'après-midi, quand ils ont appris que trois roquettes avaient été tirées sur Israël, les Gazaouis se sont crispés. Ceux qui vivent à l'est de l'enclave et qui avaient repris possession de leurs maisons ont dû quitter la zone.

Israël et les Palestiniens ont rappelé leurs délégations du Caire. La négociation sous sa forme actuelle est au point mort. En Israël, on soutient qu’on était de toute façon bien loin d’un accord de sortie de crise et qu’il n’est pas question de nouveaux pourparlers tant que les tirs de roquettes se poursuivent. La fin des discussions n’a même pas surpris la population gazaouie tant que ça, nous rapporte notre correspondant dans les Territoires palestiniens, Nicolas Ropert. « C’est la suite logique. Les Israéliens veulent nous faire souffrir jusqu’au bout », assurait un habitant.

Les bombardements israéliens ont fait plus de 2 000 morts le mois dernier. On sait que les groupes combattants ont encore des armes et des tunnels, alors que c’était l’objectif principal de l’opération israélienne. Une opération qui ne semble pas encore terminée.

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