Gaza: la trêve prolongée dans la nuit est déjà en sursis

A Gaza, la trêve a officiellement été prolongée pour cinq jours, mercredi soir. Israël a mené des raids aériens dans la nuit de mercredi à jeudi, en riposte à des tirs de roquettes, ce qui fait craindre une reprise des combats. Dans les quartiers en ruine de l’enclave palestinienne, les autorités tentent de régler l’épineux problème des munitions non explosées.

Le Caire, où des négociations sont en cours entre les deux parties sous l’égide des services secrets égyptiens, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi la prolongation pour cinq jours du cessez-le-feu à Gaza. La nuit a cependant été marquée par des tirs de roquettes et l’armée de l’air israélienne a mené quatre raids sur l’enclave palestinienne.

Dans l’enclave palestinienne, les autorités doivent faire face à un problème d’ampleur : des centaines de munitions, obus ou missiles sont tombés sur Gaza sans exploser. Les explosifs sont actuellement dans des maisons, ou à l’extérieur, et représentent un vrai danger pour la population. Mercredi, cinq personnes - dont Simone Camilli, un journaliste vidéaste italien d’Associated-Press et son traducteur, Ali Abou Afash *- ont été tuées dans l’explosion d’un missile qu’une unité de la police palestinienne manipulait. L’explosion, survenue dans le quartier de Beit Lahyia, dans le nord de Gaza, pose le problème des munitions non explosées durant la guerre.

Un millier d'obus non-explosés à Gaza

Murielle Paradon, l’envoyée spéciale de RFI à Gaza, a suivi le travail d’une unité de la police palestinienne chargée de récupérer et de rassembler les munitions non explosées dans des terrains vagues. « Ce n’est pas nous qui désamorçons les missiles. On se contente de les rassembler », précise Ayman al-Batneji, porte-parole de la police palestinienne. « Le désamorçage se fait après la guerre avec une organisation étrangère spécialisée, avec la coopération de l’ONU et en présence de notre service spécialisé dans les explosifs. » L’unité spécialisée dans les explosifs reçoit beaucoup d’appels de la population et prend des risques en transportant les engins pour les stocker. Il en resterait un millier dans la nature à Gaza.

(*) Simone Camilli, 35 ans, est le premier journaliste étranger tué à Gaza depuis le début de l’opération « Bordure protectrice », le 8 juillet dernier. Il travaillait pour l'agence AP (Associated Press) depuis 2005. Selon Reporters sans frontières, 15 acteurs de l'information ont été tués au cours de ce conflit qui a fait plus de 2 000 victimes côté palestiniens et 67 côté israélien.

Xavier Guignard, chercheur à l'institut du Proche Orient à Ramallah analyse pour RFI la situation à Gaza :

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