L'aide humanitaire française doit arriver dans le Nord de l'Irak. Selon Laurent Fabius il s'agit de plusieurs tonnes de secours d'urgence, notamment de médicaments. Sur son chemin vers Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, le ministre français des Affaires étrangères a fait une courte halte à Bagdad pour s'entretenir avec son homologue Hussein Chahristani.
Politiquement, Paris est sur la même ligne que Washington : « Je ne veux pas interférer avec le calendrier de l'Irak, a indiqué M. Fabius, mais je voudrais juste dire cela, qui est de bon sens ; dans cette période, le pays a particulièrement besoin d'un gouvernement de large unité. Car il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme. »
A l'Elysée, le mot d'ordre est « solidarité ». La présidence française a affirmé sa volonté d'intervenir directement en Irak pour combattre l'avancée des combattants de l'Etat islamique. Cet appui semble, pour l'instant en tout cas, prendre un caractère humanitaire.
L'urgence de l'aide
Le sort dramatique de plusieurs dizaines de milliers de Yézidis, membres d'une minorité religieuse, bloqués depuis une semaine sur le mont Sinjar en proie à la faim et à la soif a suscité l'émoi du monde entier. Barack Obama a annoncé ce samedi que l'armée américaine avait largué des vivres au dessus de cette chaîne montagneuse où les Yézidis se sont refugiés devant l'avancée des jihadistes.
Mais, selon des témoignages, certains Yézidis n'ont pas réussi à rejoindre la montagne. Des hommes ont été exécutés, des femmes enlevées. C'est aussi ce que rapporte Kamil Ameen Hashim, le porte-parole du ministère irakien des droites de l'homme : « Quand les combattants de l'Etat islamique ont pris le contrôle de la ville de Sinjar, certaines familles yézidies n'ont pas réussir à fuire à temps. Les jihadistes ont capturé 100 à 150 familles et les ont amenées dans la localité de Tal Afar, à l'est de Sinjar. Là, ils ont séparé les femmes, notamment les jeunes, de leurs familles. Les hommes yézidis avaient le choix entre se convertir à l'islam ou être tués. »
Par ailleurs, indique encore Kamil Ameen Hashim, interrogé par MCD, « nous avons reçu des informations selon lesquelles les femmes ont été séparées et déportées dans différentes régions. Selon nos informations 150 d'entre elles sont actuellement retenues dans des écoles près de Sinjar. Et vingt filles seraient dans un commissariat de police dans la localité de Khana Sor près de Snuny. D'après de nouveaux rapports certaines d'entre elles auraient été amenées en Syrie. Mais nous n'avons pas encore pu vérifier cette information. »