Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L'entrée de l'armée libanaise à Ersal se fait d'une manière progressive et prudente. Des unités d'élite ont érigé un check point dans la partie ouest de la ville, théâtre des plus violents combats qui ont fait une vingtaine de tués dans les rangs de l'armée et des dizaines de morts côté rebelles.
Les jihadistes ont évacué Ersal en emmenant avec eux 39 otages : 22 militaires et 17 gendarmes. Ils souhaitent les échanger contre des détenus islamistes dans les prisons libanaises. Selon des sources bien informées, ils auraient transmis au gouvernement libanais une liste de 20 prisonniers, dont Imad Jomaa, le chef jihadiste syrien dont l'arrestation est à l'origine de l'offensive contre l'armée. Les armes se sont tues à Ersal, mais le feu couve sous la cendre. Les milliers d'extrémistes retranchés dans les montagnes peuvent revenir à tout moment.
Saad Hariri veut resserrer les rangs de son parti
La gravité de la situation a poussé l'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, à rentrer à Beyrouth après trois ans d'exil volontaire. Le leader sunnite a affirmé que son retour vise à concrétiser l'aide saoudienne urgente d'un milliard de dollars, allouée à l'armée libanaise, pour combattre les groupes jihadistes.
Mais ce n'est pas la seule raison. Le chef du Courant du futur veut resserrer les rangs de son parti dont la base est grignotée par des mouvements extrémistes sunnites, à la faveur de la montée en puissance des groupes jihadistes en Syrie et en Irak.