Le mois dernier, les députés irakiens avaient surmonté leurs divisions pour élire les présidents de la République et du Parlement. Mais le choix d'un Premier ministre, qui selon la Constitution irakienne doit être choisi parmi le bloc qui a gagné les élections pose problème.
C'est donc Nouri al-Maliki, à la tête du bloc de « l'Etat de droit », bloc à majorité chiite qui devrait être reconduit. Mais les critiques fusent de toutes parts contre sa politique jugée sectaire et qui lui a mis à dos à la fois les sunnites et les Kurdes.
Même ses anciens alliés chiites, dont les autorités religieuses en Irak comme en Iran évoquent son départ. Le chef du clergé chiite irakien, l'ayatollah Ali Sistani, d'habitude discret, a dans une allusion claire appelé les dirigeants irakiens à ne pas s'accrocher à leurs postes.
De son côté, Nouri al-Maliki s'accroche à l'argument de la Constitution. « Toute démarche constitutionnelle doit respecter la volonté du peuple qui est la source de tous les pouvoirs. Cela exige le respect des engagements constitutionnels, loin des intérêts particuliers et de toutes interférences. Nous refusons toute ingérence dans nos problèmes, qu’elle vienne de l’intérieur ou d’un état étranger, affirme-t-il. Par conséquent, les responsables irakiens doivent se porter garants de la Constitution et ne pas céder face aux critiques. Toute rupture dans le processus constitutionnel ouvrira les portes de l'enfer sur l'Irak. » Nouri al-Maliki sait aussi que peu de candidats se bousculent pour le remplacer.