C'est une première depuis la prise de Mossoul par les combattants de l'Etat islamique le 9 juin dernier. Jusqu'à présent, le gouvernement dirigé par Nourri al-Maliki refusait catégoriquement de venir en aide aux combattants kurdes irakiens, leur reprochant de vouloir profiter de l'avancée de l'Etat islamique pour étendre l'influence du gouvernement autonome dirigé par Massoud Barzani.
Avec la chute de la ville de Sinjar, ce week-end, et la menace de voir tomber aux mains de l'Etat islamique le plus grand barrage irakien, Nourri al-Maliki a été contraint de revoir sa position et de promettre une aide militaire conséquente aux combattants kurdes. Ces derniers vont également bénéficier du soutien du parti de l'Union démocratique (PYD), le parti kurde de Syrie, qui va envoyer des combattants en Irak - leur expérience sera très précieuse, puisqu'ils affrontent depuis des mois, du côté syrien de la frontière, les jihadistes de l'Etat islamique.
Ce double soutien suffira-t-il à contenir l'avancée des rebelles sunnites dans le nord de l'Irak ? Il est trop tôt pour le dire. Il témoigne en tous cas de la gravité de la situation dans le nord de l'Irak et d'une inquiétude croissante quant à la capacité militaire du gouvernement autonome du Kurdistan à résister aux combattants de l'Etat islamique.