Irak: l'Etat islamique prend Sinjar aux combattants kurdes

Des responsables kurdes ont rapporté que des jihadistes de l'Etat islamique ont pris ce dimanche 3 août aux combattants kurdes la localité de Sinjar, située à proximité de la frontière syrienne. L'offensive de l'EI contre les peshmergas a été lancée dans la nuit de vendredi à samedi. Par ailleurs, les jihadistes se sont aussi emparés du barrage de Mossoul, le plus grand du pays.

Les jihadistes de l’Etat islamique se sont emparés de Sinjar, chassant les peshmergas, les combattants kurdes, dans les zones montagneuses. « Ils ont hissé leur drapeau sur les bâtiments gouvernementaux », a rapporté Kheir Sinjari, un responsable de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). Une information confirmée par d’autres responsables kurdes.

Sinjar, dans le nord-ouest de l’Irak, est située entre la frontière syrienne et Mossoul, tombée entre les mains des jihadistes dès le début de leur offensive en juin. L’émissaire de l’ONU en Irak, Nickolay Mladenov, a indiqué dans un communiqué que près de 200 000 personnes ont fui la ville, et parle d’une « tragédie humanitaire ».

Pour les Kurdes, c’est un nouveau revers. La prise de Sinjar survient en effet au lendemain de celle de Zoumar, une autre ville proche de Mossoul, par les combattants de l’Etat islamique. Les jihadistes ont lancé leur offensive contre les positions peshmergas dans la nuit de vendredi à samedi. Une offensive qui, selon les responsables kurdes sur place, visait à reprendre le contrôle de la frontière entre les Kurdistans irakien et syrien où un couloir établi à la faveur de la déroute des forces gouvernementales irakiennes permet aux Kurdes d’Irak d’apporter assistance à leurs cousins de Syrie.

En menant cet assaut, l’EI rompt un accord de non-agression tacite, indique notre correspondant dans la région, Jérôme Bastion. Considérés comme les plus efficaces et les mieux organisés du pays, les peshmergas pourraient compter sur l’aide de Washington. Selon un haut responsable, une délégation kurde est actuellement aux Etats-Unis pour négocier un soutien militaire. Les jihadistes vont aussi devoir faire face à des Kurdes unis, les trois groupes – irakiens, syriens et turcs – combattant désormais pour la première fois côte à côte.

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