Avec notre correspondant régional, Jérôme Bastion
Selon les responsables kurdes sur place, l’assaut de l’Etat islamique (EI) visait à reprendre le contrôle de la frontière entre les Kurdistans irakien et syrien où un couloir établi à la faveur de la déroute des forces gouvernementales irakiennes permet aux Kurdes d’Irak d’apporter assistance à leurs cousins de Syrie.
Un point de passage permanent doit d’ailleurs être inauguré, lundi 4 août, au poste frontière de Peshabur-Semelka grâce à un pont flottant sur le fleuve Tigre, à un kilomètre à peine de la frontière turque. Ce qui, au terme d’un accord de coopération militaire passé en juin, juste après la chute de Mossoul, éloignera le danger islamiste et sortira les Kurdes de la Rojava syrienne de leur isolement.
Ces derniers subissent depuis plusieurs semaines les attaques répétées des troupes jihadistes, en plusieurs points de la frontière avec la Turquie.
Cette attaque des combattants islamistes contre les positions des peshmergas en Irak constitue en tout cas la première confrontation directe, et d’envergure, depuis la prise de Mossoul par l’Etat islamique.
Lancée dans la nuit de vendredi à samedi, elle a donné lieu à des combats particulièrement meurtriers qui ont duré jusqu’en milieu de journée et semble s’être finalement soldée, après l’arrivée de renforts kurdes, par la déroute des assaillants. Les bilans sont encore incertains, il y aurait eu une quinzaine de morts côté kurde et plusieurs dizaines de victimes côté jihadistes ainsi que de nombreux blessés et prisonniers.