■ Actualisation 28/07 - 4 h 16 TU : Le Conseil de sécurité réclame un cessez-le-feu immédiat et sans condition.
■ 28/07 - 13 h 00 : reprise des tirs à Gaza.
Deux Palestiniens, dont un enfant de 4 ans, ont été tués dans la matinée de ce lundi par un tir de char israélien. En trois semaines, les raids aériens et les tirs d’artillerie israéliens ont fait 1 037 morts et quelque 6 200 blessés dans la bande de Gaza. Les destructions sont aussi considérables. Plus de 170 000 personnes ont dû trouver refuge dans les bâtiments de l’ONU.
La population israélienne opposée à un cessez-le-feu
De son côté, l’armée israélienne a perdu 43 soldats et trois civils ont été tués par des roquettes du Hamas. La population israélienne reste cependant solidaire de son armée, rapporte le correspondant de RFI à Jerusalem, Michel Paul. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 85 % et demi des Israéliens s’opposent à un cessez-le-feu, selon un sondage. Dans l’entourage du Premier ministre israélien, on ne cache pas une certaine déception face à la position américaine. « Ce n’est pas le moment pour une trêve immédiate et sans condition », estiment plusieurs ministres. Le ministre de l’Habitat, Uri Ariel, membre de l’aile droite de la coalition gouvernementale, va même plus loin. Il demande au président Obama de laisser Israël tranquille et de s’occuper de ses propres affaires. « Occupez-vous de la Syrie et nous prendrons soin de nous même », a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité demande une trêve « immédiate »
Dimanche, le président américain Barack Obama avait été on ne peut plus clair. Il a demandé une « trêve humanitaire immédiate et sans condition », lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, sur les bases de l’arrêt des hostilités de la précédente opération israélienne à Gaza, Pilier de défense en novembre 2012.
Le Conseil de sécurité des Nations unies, réunis dans la nuit de dimanche à lundi à New York, a adopté, dans la foulée, à l'unanimité une déclaration appelant à « un cessez-le-feu immédiat et sans condition » à Gaza. Les quinze pays membres du Conseil de sécurité demandent aux belligérants « d'appliquer pleinement » ce cessez-le-feu pendant la période de la fête de l'Aïd el-Fitr « et au-delà ».
C’est un « besoin stratégique », a souligné le président américain, ajoutant que tout règlement devra inclure le désarmement du Hamas et des autres organisations palestiniennes à Gaza. Le but, cette fois est l’obtention d’un cessez-le-feu stable et durable entre Israël et le Hamas.
Un proche du Premier ministre Netanyahou affirme que le président américain demande à Israël d’arrêter les hostilités, précisément au moment où le Hamas a le dos au mur et commence à montrer des signes de faiblesse.
Tirs sporadiques à Gaza
Sur le terrain, un relatif retour au calme avait été observé en début de matinée à Gaza, rapporte le correspondant de RFI à Ramallah, Nicolas Ropert. Plusieurs roquettes ont cependant été lancées depuis ce lundi matin, alors qu’aucun projectile n’avait été tiré par les groupes combattants palestiniens au cours de la nuit.
Le stock de munitions est forcément moins important au vingt-et-unième jour de l’opération israélienne. Il y a aussi la fin du ramadan dont c’est le premier jour aujourd’hui. Mais la fête est – forcément - gâchée par les combats. Les habitants n’ont pas la tête à célébrer la fin du mois sacré pour les musulmans. Les Gazaouis veulent se concentrer sur l’essentiel pour eux : survivre et retrouver leurs proches disparus et, enfin, enterrer leurs morts.
En Cisjordanie, c’est le même sentiment qui domine : « Nous ne fêterons pas la fin du ramadan », confiait à RFI un Palestinien à Ramallah. A Gaza, le nombre de déplacés continue d’augmenter. Les quelques heures de trêve de ces derniers jours ont permis aux habitants d’aller récupérer quelques affaires. Mais c’est la désolation qui domine. Tout l’est et le nord de la bande de Gaza ne sont qu’un champ de ruines.
Ces nouveaux tirs de roquettes palestiniennes ont été suivis aussitôt de ripostes israéliennes sous forme de bombardements. C’est d’ailleurs la directive donnée à l’heure actuelle aux soldats israéliens : ne réagir seulement qu’en cas de tirs en provenance de Gaza. De source militaire israélienne, on indique que l’armée continue de neutraliser les tunnels à Gaza, et c’est là un des objectifs les plus importants pour les Israéliens, et une activité opérationnelle qui prendra encore plusieurs jours en raison de sa complexité technique. En attendant, l’armée est prête à toute éventualité, cessez-le-feu ou renforcement de l’offensive militaire.
Un quatrième employé de l'ONU tué à Gaza
Le porte-parole de l’UNRWA, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a annoncé que le corps d’un employé de l’ONU a été découvert : un Palestinien, retrouvé dans les décombres de sa maison frappée par l’armée israélienne. Sa femme et trois de ses enfants sont blessés.
Cela porte à quatre le nombre de personnels de l’agence onusienne tués depuis le début de l’intervention israélienne. Les autres ont perdu la vie dans l’école de l’UNRWA frappée il y a quatre jours dans la localité de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Un bombardement pour lequel l’armée israélienne a, finalement, rejeté toute responsabilité, dimanche, après de multiples tergiversations ces derniers jours. L’armée israélienne assure que l’école était vide quand elle a tiré, accusant indirectement le Hamas. Quinze personnes avaient alors été tuées.