Avec notre correspondant à Gaza, Nicolas Ropert
Le haut du corps immergé dans l'eau, Suhail Bunat, un pécheur gazaouis, lance son filet dans la mer et le ramène sur la plage. « Je suis arrivé à 6h du matin, raconte-t-il. Il y avait encore des avions au-dessus de nous mais je devais prendre le risque. Je dois bien travailler. Mais, regardez... je n'ai pêché qu'une dizaine de poissons. Depuis le début de la guerre, on ne pouvait pas venir. C'était trop dangereux ! »
Ils sont une dizaine, comme lui, en pleine pêche malgré les drones de l'armée israélienne qui continuent de bourdonner dans le ciel. Mustafa Al Rawada, 15 ans, est venu aider son père. « On vient pêcher quelques heures parce que les poissons ne vont pas rester toute la journée. L'après-midi, généralement, il n'y en a pas. Ce n’est vraiment pas rentable d'être pêcheur à Gaza », confie-t-il.
Jusqu'au bombardement qui a tué 4 enfants sur la plage, Riad Abu Hassira continuait à venir. Cela s'est passé à quelques mètres de là. Depuis le pêcheur, casquette sur la tête, n'a plus de revenu. « On survit uniquement grâce à la solidarité des habitants, dit-il. Une organisation m'a aussi donné un peu d'argent. Certains me ramènent à manger. Parce que je ne pouvais pas travailler ces derniers jours. »
Tous espèrent un retour à la normale le plus rapidement possible. Et pouvoir rendre leur activité.