Avec notre envoyé spécial, Nicolas Ropert
Le parti islamiste demande notamment la levée du blocus israélien sur la bande de Gaza, l'ouverture du point de passage avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés depuis le mois de juin. Cette position intransigeante peut-elle tenir encore longtemps ?
C'est sur le parking de l'hôpital de Gaza, le seul endroit où il puisse sortir en public, qu'Ihab al-Hussein répond aux interviews. Porte-parole de la branche politique du Hamas, il confirme la position du mouvement islamiste. Il n'y aura pas de cessez-le-feu tant que les conditions ne seront pas acceptées. « Tous les Palestiniens, tout le monde ici n'a rien à perdre, insiste Ihab al-Hussein. De toute façon, nous n'avons rien, martèle Ihab al-Hussein. La seule chose que nous avons, c'est notre dignité. Je sais que nous souffrons. Mais après tout ce sang versé, après tous ces morts, vous voulez qu'on n'obtienne rien pour le peuple ? »
Le temps n'est pas aux divisions
Le directeur du département de français à l'université d'al-Aqsa, Ziad Medoukh observe autour de lui un soutien sans faille de la population à la stratégie du Hamas et des groupes combattants. Il estime que le temps n'est pas aux divisions, alors que les civils sont tués. « On peut dire qu’il y a un sentiment d’unité nationale qui règne dans la bande de Gaza, un sentiment de fierté, de confiance, explique-t-il. On peut dire que la population gazaouite aujourd’hui est confiante, après le début de l’offensive militaire israélienne, qui continue à faire des victimes, et en majorité des civils. »
Il faudra attendre la fin de la guerre pour entendre d'éventuelles critiques, affirme le professeur. Par crainte de passer pour antipatriotiques, les opposants du Hamas préfèrent se taire pour le moment.
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