Avec notre envoyée spéciale à Tel Aviv, Véronique Gaymard
Sur la place Habima de Tel Aviv résonnent les slogans répétés en boucle : « arrêtez le massacre à Gaza », « l’occupation doit cesser », « libérez Gaza », « Netanyahu et le Hamas, c’est la même guerre », ou encore « Bibi, on te retrouvera à la Cour pénale internationale de La Haye pour les crimes de guerre ».
« La Shoah du peuple palestinien »
Ofra Lyth milite pour le mouvement Un Etat démocratique pour un Etat laïc : « On tue des enfants, cette armée israélienne est énorme bombarde les civils, il faut arrêter ça ! Ca ne sert à rien, juste à l'industrie d'armement. »
Le réalisateur israélien Shmulik Calderon dit ne pas avoir confiance dans le gouvernement israélien. Il lance un cri de colère contre la situation à Gaza et plus largement celle des Palestiniens : « Je suis un scénariste, un acteur, un réalisateur, et je viens ici pour parler à mon peuple, et à la presse, pour dire qu’on veut parler directement avec le peuple palestinien. On ne veut pas l’intromission du gouvernement israélien, ni du gouvernement palestinien. L’armée israélienne doit quitter Gaza immédiatement. Tout de suite. Elle doit partir ! Et de l’autre côté le Hamas, doit arrêter d’envoyer des missiles sur Tel Aviv et dans tout le pays. Ils doivent déposer les armes et nous remettre les clés pour commencer à négocier avec le peuple palestinien. On n’a pas confiance dans les gouvernements, on n’a plus confiance en Bibi Netanyahu, on n’a plus confiance dans Avidgor Lieberman. Je suis désolé ! On veut enfourcher la monture et prendre les rênes directement. Et arrêter les tirs ! Et sortir de Gaza ! Pour moi, c’es un holocauste ! Ce qui se passe en ce moment, c’est un holocauste ! C’est la Shoah du peuple palestinien ! Et on doit l’arrêter ! Je suis désolé, mais on doit l’arrêter ! Depuis 60 ans, on exerce notre autorité sur eux. Tout ce que les êtres humains ne devraient pas faire, et bien on le fait ! »
« Pas de sécurité avec la guerre »
De l’autre côté du cordon de policiers, une poignée de militants d’extrême droite. Certains font rugir leurs motos en signe de défiance face aux manifestants de gauche.
« On veut que l’armée israélienne gagne la guerre. Ces gens sont israéliens mais aux côtés des arabes, ils sont pour les Palestiniens ! Mon frère vit à Sderot, sous les roquettes, c’est pas une vie. »
Côté manifestants de gauche, le message est clair : la réponse militaire accentue l’insécurité, comme le déclare Naor, militant du Mouvement de lutte socialiste : « On ne peut pas avoir de sécurité avec la guerre, le blocus et l’occupation. On ne pourra avoir la sécurité qu’avec une véritable paix. »
Trois manifestants d’extrême droite ont été arrêtés pour troubles à l’ordre public pendant les manifestations.
■ Le tourisme en berne
Reportage de notre envoyée spéciale