« Si la centaine de chrétiens de Mossoul se sont exilés, c’est parce qu’ils n’avaient d’autres choix. Ce départ forcé intervient après que les jihadistes leur ont lancé un ultimatum : soit ils se convertissent à l’islam, soit ils payent une dîme, soit ils quittent la ville ou dans le cas contraire ils sont exécutés. » Selon père Louis Sako, patriarche Chaldéen des chrétiens d’Irak, les chrétiens de Mossoul ont commencé à quitter la ville le 10 juin pour se réfugier dans les villages environnants. Les jihadiste ont fait des annonces « à l’aide de hauts parleurs embarqués dans des voitures ». Ils ont aussi distribué le décret par papiers imprimés. Pour intimider la population, les islamistes ont tagué des maisons de chrétiens, « Propriété de l’Etat islamique », ajoute le père Anis Hanna, un prètre dominicain irakien qui vit à Lyon et qui est en contact quotidien avec la communauté chrétienne d'Irak.
L’Etat islamique a également pris la décision de saisir leurs biens. « Comment cela est possible ? », demande le père Louis Sako. « Ces décisions ont terrifié les gens. Les chrétiens qui étaient encore en ville ont décidé de partir. » Mais ils ont rencontré des problèmes : « Le problème c’est qu’il y avait des points de contrôle… et ces gens ont été arrêtés puis fouillés… Leurs voitures ont été saisies. Ils leur ont également pris leurs papiers d’identité et leur argent et les ont laissé partir à pieds vers des villages où il n’a y a ni eau, ni électricité. »