Triomphaliste, Bachar el-Assad semble envoyer un signal fort à ses détracteurs qui pariaient son départ rapide. « Les pays occidentaux et arabes vont payer très cher leur soutien à l'opposition terroriste syrienne. » C'est en substance le message formulé par l’autocrate de 48 ans lors de son discours d'investiture qui était surtout adressé à ses ennemis. « Les visages monstrueux se sont dévoilés, le masque de la liberté et de la révolution est tombé », a-t-il lancé avec éloquence. Le chef d'Etat a toutefois appelé les opposants à déposer les armes et a prôné la reprise du dialogue pour faire « cesser l'effusion de sang ». Pas question pour autant de discuter avec les opposants en exil, qualifiés de « forces qui n'ont pas prouvé leur patriotisme ».
Bachar el-Assad n’a pas oublié de remercier ses alliés, notamment la Russie et la Chine qui ont bloqué des résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant son régime, ainsi que l'Iran et le Hezbollah chiite libanais, dont les combattants aguerris lui ont permis de reprendre plusieurs bastions aux rebelles.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a qualifié mercredi sa réélection de « farce » et dépeint un tableau bien sombre depuis l’élection de celui qu’il appelle « le tueur des enfants de la Syrie ». « 743 civils ont été tués dont 197 enfants et 108 femmes seulement dans des raids aériens » par des troupes du régime.
La capitale a été visée par des tirs pendant la cérémonie d’investiture. Juste après la fin de son discours, qui a duré plus d'une heure, quatre personnes ont été tuées et 22 blessées par des obus de mortier tirés sur le centre de Damas, selon l'agence officielle Sana.
La guerre en Syrie a fait plus de 170 000 morts depuis mars 2011 et poussé plus de neuf millions de personnes à la fuite.