Avec notre envoyé spécial à Gaza, Daniel Vallot
Ce mercredi à l’aube, un message téléphonique apparaît sur les portables de milliers de Gazaouis. Leur correspondant ? L’armée israélienne. Elle annonce des frappes imminentes, et demande à ces civils de quitter leur quartier en passe d’être bombardé.
Avant de lancer ses bombes sur cette partie de la bande de Gaza, l’aviation israélienne a également lâché des tracts, sur lesquels est expliqué le motif des frappes. On peut y lire : « En dépit du cessez-le-feu, le Hamas et d'autres organisations terroristes continuent de tirer des roquettes. C'est pourquoi l’armée israélienne a l'intention de mener des frappes aériennes contre des sites terroristes. » L’armée explique également sa volonté de « ne pas nuire aux civils ».
Pas le premier ultimatum
Les habitants de trois localités sont censés évacuer leurs habitations à l’appel de l’armée israélienne : Zeitoun et Choujaya, dans les environs de Gaza, mais également Betlaya, dans le nord du territoire. Au total, 100 000 habitants sont concernés.
Parmi eux, certains prennent l’avertissement au sérieux, d’autres l’interprètent comme une guerre psychologique. En effet, ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne demande aux habitants de certaines zones de Gaza de quitter leurs domiciles : dimanche 13 juillet, un ultimatum similaire avait été posé dans le nord du territoire. Selon l’Organisation des Nations unies, plus de 17 000 personnes avaient alors obtempéré et gagné des zones situées plus au Sud. Mais la campagne massive de bombardements que tout le monde craignait alors ne s’était pas produite.
Le Hamas demande de ne pas obtempérer
Ce mercredi comme dimanche, le Hamas demande aux Palestiniens de ne pas obéir aux injonctions de l’armée israélienne, affirmant qu’il s’agit d’un leurre destiné à semer la panique dans les rangs de la population palestinienne.
Au neuvième jour de l’offensive lancée par Israël sur la bande de Gaza, les bombardements se sont en tout cas poursuivis, provoquant la mort d’au moins 18 personnes. Ce mercredi après-midi, plusieurs frappes ont détruit une cabane sur une plage à Gaza où se trouvait un groupe d'enfants. Quatre d'entre eux ont été tués, selon les services de secours. Et dans la soirée, six autres Palestiniens ont trouvé la mort. Cela porte à 215 tués, dont une grande majorité de civils, le nombre de morts côté palestinien. Côté israélien, on dénombre une victime, civile également.
Les Palestiniens, même prévenus à l'avance d’attaques, affirment n’avoir nulle part où aller. L’enclave gazaouie est un petit territoire où s’entassent près de deux millions d’habitants.
■ La France propose une mission européenne aux frontières de Gaza
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a proposé mercredi d’envoyer sur place une Eubam, c'est-à-dire une force européenne d’assistance aux frontières. Il était au micro de nos confrères de France Culture.