Avec notre envoyée spéciale à Vienne, Aabla Jounaïdi, et notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.
Les négociateurs des grandes puissances (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne, les pays dits « 5+1 ») et les Iraniens sont censés parvenir à un accord avant le dimanche 20 juillet. Mais les négociations sont enlisées dans des questions techniques.
« Nous avons eu une discussion approfondie sur le nucléaire iranien, mais nous ne sommes pas encore arrivés à un accord. Nous allons donc continuer la discussion », a indiqué le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius à la sortie d’un entretien avec son homologue iranien Javad Zarif.
La perspective d’une extension des discussions se précise donc. Mais si les diplomates américains, français, britanniques et allemands évoquent à l'unisson les divergences qui subsistent avec l’Iran, ils refusent toujours de dire qu’il faudra prolonger les discussions au-delà du 20 juillet. Une stratégie probablement adoptée pour maintenir la pression sur les négociateurs iraniens.
Scepticisme
Pour les connaisseurs du dossier, toutefois, un accord semble encore lointain. Parmi les sceptiques, on trouve un expert de la région, Dennis Ross, qui fut émissaire au Moyen-Orient sous les présidents Bush et Obama, et conseiller spécial d’Hillary Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. « Le seul moyen, selon moi, pour que les Iraniens acceptent un accord, c’est qu’ils parviennent à la conclusion qu’ils ont beaucoup plus à perdre que nous sur le plan diplomatique. S’ils ne le croient pas, il n’y aura pas d’accord », analyse-t-il.
« Une catastrophe » selon Israël
La semaine qui s’ouvre promet donc d’être décisive. Un éventuel échec des négociations réjouirait sans nul doute le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Celui-ci craint un accord qui pourrait permettre à l’Iran de continuer d’enrichir son uranium. « J’espère vraiment que ça ne va pas se produire. Ce serait un développement catastrophique, parce que le Moyen-Orient est en crise, la situation est chaotique. Les pires militants, les chiites et les radicaux rivalisent les uns avec les autres. Ce serait un désastre pour les Etats-Unis et pour tout le monde », a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News.
Benyamin Netanyahu voudrait voir l’uranium enrichi iranien retiré du pays, comme l’ont été les armes chimiques de Syrie.