Nucléaire iranien: une semaine pour gommer les divergences

L'Iran et le groupe des pays dits « 5+1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne) entament dimanche à Vienne, en Autriche, la dernière phase des négociations sur le nucléaire iranien. Ils ont sept jours pour trouver un accord, avant la date butoir du 20 juillet. Alors que d'importantes divergences restent à surmonter, l'Iran assure toujours ne pas vouloir obtenir l'arme nucléaire.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Les États-Unis estiment que des divergences importantes restent à surmonter avant de pouvoir conclure un accord. Celles-ci concernent notamment le nombre de centrifugeuses que la communauté internationale serait prête à accepter, ainsi que le nombre d’années pendant lesquelles l’Iran serait tenu de respecter cet accord : Téhéran souhaite cinq ans, les grandes puissances, vingt ans.

Si les parties n’arrivent pas à s’entendre sur les questions principales et si l’Iran ne donne pas de preuves suffisantes que son programme n’est destiné qu’à des fins pacifiques, il sera « difficile », a déclaré un officiel américain, de jouer les prolongations avec une autre série de négociations de six mois.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a voulu rassurer les Américains en déclarant dans une interview à la chaîne de télévision NBC que l’Iran n’aspirait pas à obtenir l’arme nucléaire - qui, selon lui, n’aide personne. « La bombe a-t-elle rendu le Pakistan, Israël, les États-Unis ou la Russie plus sûrs ?», s'est-il ainsi interrogé.

Il faudra cependant davantage qu’une interview pour convaincre les parlementaires américains, car nombreux sont ceux, au sein des deux principaux partis, qui doutent de la bonne foi de l’Iran. Si un accord n’est pas conclu d’ici le 20 juillet, ils souhaiteront imposer de nouvelles sanctions. Toutefois, si certains progrès sont enregistrés à Vienne et qu’une nouvelle série de pourparlers est nécessaire pour parvenir à un accord, il est probable que Barack Obama obtiendra le soutien du Congrès.


Relatif pessimisme dans la dernière ligne droite des négociations

Avec notre envoyée spéciale à Vienne, Aabla Jounaïdi

Les chefs de la diplomatie américaine, britannique, française et allemande sont donc réunis ce dimanche au palais de Coburg, dans le centre de Vienne, pour faire le point sur l’état des discussions entre les négociateurs du groupe des 5 + 1, c’est-à-dire les membres du Conseil de sécurité permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne), plus l’Allemagne d’une part, et les Iraniens.

L’objectif de cette visite, c’est en effet de donner un coup de fouet à ces négociations, car le temps presse et les divergences demeurent entre l’approche iranienne de ce dossier et celle des 5 + 1. Plusieurs points et en premier celui du nombre des centrifugeuses et celui de la capacité d’enrichissement de l’Iran font toujours l’objet de blocages. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui est arrivé à Vienne ce dimanche matin, a redit que « les positions sont malheureusement assez écartées ». Quant au ministre britannique William Hague, il a parlé d’« écart significatif et n’attend pas de percée aujourd’hui ».

Mais si pour le moment on se refuse officiellement à envisager l’extension des discussions, le groupe des 5 + 1 ne montre pas un front uni non plus. Les Russes et les Chinois sont sous-représentés aujourd’hui à cette réunion. Moscou s’est ainsi contenté de dépêcher son ambassadeur à Vienne.

En plus de cet épineux dossier iranien, les chefs de la diplomatie espèrent faire avancer par leur présence un autre dossier, celui de Gaza. Ils entendent plaider pour un cessez-le-feu encore une fois et mettre fin aux violences. C'est ce dont ils vont discuter cet après-midi ici à Vienne.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu aujourd’hui que tout accord nucléaire avec l'Iran qui laisserait au pays la capacité d'enrichir de l'uranium serait « catastrophique ». 

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