Avec notre envoyée spéciale à Erbil, Aabla Jounaïdi
Erbil est si calme qu’elle donne le sentiment d’être très loin de la guerre. Jusqu’à ce que l’on voit ces immenses files de voitures, de plusieurs centaines de mètres. Et ces automobilistes qui attendent des heures, dormant parfois dans leur voiture pour êtres les premiers à l’ouverture des stations-service. Mais c’est bien la guerre qui explique cela.
D’abord, le flot de gens qui ont fui les combats à Mossoul il y a une quinzaine de jours et qui font le plein, ici à Erbil. Et depuis l’arrêt de la raffinerie de Baiji, près de Kirkouk, des habitants d’autres régions sont entrés au Kurdistan pour se ravitailler, faisant monter en flèche la demande et le prix du litre d’essence qui a été multiplié par quatre.
Les autorités ont donc pris des mesures pour limiter la demande, dont un système d’alternance selon les plaques d’immatriculation paires ou impaires. C’est vital pour le Kurdistan, qui doit gérer des impératifs de guerre. Ses soldats postés près de Kirkouk ont besoin de beaucoup de carburant.
L’essence est rationnée ici désormais: 30 litres par voiture et par jour, des cartes de rationnement infalsifiables seront bientôt éditées. Et pour ceux qui ne veulent pas attendre, il y a le marché noir où les prix ont atteint des sommets.