Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Selon le ministère des Affaires étrangères, les 40 ouvriers indiens sont détenus avec d'autres otages de différentes nationalités, parmi eux sans doute les Turcs et Bangladais qui ont également été enlevés dans la région. Il est quasiment certain qu'ils soient tombés dans les mains de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe jihadiste qui a pris le contrôle de la ville de Mossoul.
New Delhi a déjà dépêché son ancien ambassadeur à Bagdad pour essayer d'établir des contacts dans cette zone en guerre. L'Inde, qui ne s'est jamais engagée dans les conflits du Moyen-Orient, est considérée comme neutre par les militants, ce qui peut être habituellement bénéfique lors des négociations.
Pourtant, cette situation pourrait changer, explique Siddarth Ramana, chercheur sur le terrorisme au centre South Asia Monitor. « Si ce sont les islamistes qui les détiennent, nous savons qu'ils sont impitoyables, et qu’ils n’hésiteront pas à les tuer, affirme-t-il. Mais il y a un autre facteur à considérer : une récente vidéo d'al-Qaïda appelle à viser le Cachemire indien. Si un groupe d'al-Qaïda en Irak s'empare d'eux, cela pourrait donc compliquer les négociations. »
10 000 ressortissants indiens se trouvent en Irak, dont 100 à Tikrit et Mossoul, les deux villes sous le contrôle de ces islamistes. Le gouvernement indien essaie de les évacuer, mais les routes vers les aéroports sont trop dangereuses.