Avec notre correspondante à Erbil, Angélique Ferrat
Dans son exil à Erbil, au Kurdistan, il ne se lasse pas de raconter comment les commandants de la 2e division de Mossoul ont quitté la ville sans le prévenir. Il tempête contre cette armée qui s’est évaporée laissant la population seule face à quelques centaines de rebelles armes. Atil al-Nujaifi dénonce le pillage de la Banque centrale. « Ils ont distribué l’argent a la population pour nettoyer les rues » dit-il, ils ont ouvert les stations d’essence sans faire payer les clients.
Il se considère toujours gouverneur de Mossoul. « La région est grande », se justifie-t-il. Sa solution : mettre sur pied des services de sécurité sunnites pour combattre les islamistes sunnites. Atel al-Nujaifi veut dupliquer le modèle kurde. Créer une police sunnite pour les sunnites. Il compte s’appuyer sur certains groupes rebelles plus résistants que jihadistes pour éjecter l’armée islamique de sa ville.
Mais Maliki doit être prêt à une contrepartie « On ne veut pas combattre et ensuite, retourner au même système. Maliki va dire : "vous ne pouvez pas être dans l’armée , vous ne pouvez pas avoir des responsabilités, vous êtes des terroristes, votre place est en prison". Il faudra changer la formule politique. Les sunnites doivent retrouver une partie du pouvoir. » Mais peut-il seulement réussir ?
Les élites sunnites qui ont occupé des postes politiques n’ont plus guère de crédit auprès de leur communauté. Ils sont surnommés « les sunnites de Maliki ».
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