Avec notre correspondant au Caire,François Hume-Ferkatadji
Le voyage en Egypte avait mal commencé pour la mission d’observation de l’UE. Leur matériel de communication confisqué à l’aéroport, la question de la poursuite de la mission s’était posée. Mais le chef des observateurs, Marion David, a cette fois-ci précisé que la police a laissé travailler son équipe en toute liberté, et pour les autorités égyptiennes la copie rendue quant à l’organisation de cette élection est plutôt bonne. « Nos premières conclusions font apparaître que le scrutin s’est déroulé en totale conformité avec la loi égyptienne », a déclaré Marion David.
Une élection « dans le respect de la loi », c’est notamment la conclusion qui a été donnée à propos du troisième jour de vote décidé à la dernière minute, rejetant les accusations de manipulation émises par l’adversaire d’al-Sissi, Hamdeen Sabbahi.
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Point négatif : l’emprisonnement des opposants politiques ou plutôt la non-participation de certains acteurs, selon la formule du chef des observateurs, et l’impartialité des médias. « Le climat général est celui d’une liberté d’expression limitée, particulièrement mesurable par la censure subie par les journalistes. L’emprisonnement de quatre journalistes d’Al-Jazira sans réel chef d’accusation fait craindre une détérioration de la liberté de la presse », souligne Mario David qui a également indiqué qu’un rapport final portant une liste de recommandations serait envoyé aux autorités égyptiennes lorsque les résultats officiels seront connus.
Hamdeen Sabbahi, l’adversaire du maréchal al-Sissi, une vieille figure de la gauche, et qui n'était selon beaucoup d'observateurs qu'un faire-valoir dans ce scrutin, a reconnu sa défaite, avant même la publication des résultats définitifs. Le taux de participation se serait élevé à 47%, selon le gouvernement.