Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Guindé au début de l’interview, Abdel Fattah al-Sissi s’est progressivement décontracté et s’est presque lâché quand il a parlé de sa femme. Les journalistes ont été respectueux mais pas obséquieux. Ibrahim Issa, un célèbre opposant à Moubarak, a même interrompu l’ex-maréchal à plusieurs reprises et a même prononcé le mot tabou de « askar » (« soldatesque ») qui a eu le don de braquer Sissi.
Le candidat à la présidence a toutefois indiqué qu’il n’était pas question de « militariser » l’État égyptien s’il était élu. « L’armée continuera à assurer la sécurité de l’Égypte contre les menaces extérieures et à prêter main-forte à la police à l’intérieur », a-t-il assuré.
Pour ce qui est de la confrérie des Frères musulmans, l’ex-maréchal a été catégorique : il n’y aura pas de réconciliation « car c’est le peuple qui l’a rejetée ». Il l’a accusée d’être derrière toutes les opérations terroristes frappant le pays, même si « elle se cache derrière des groupuscules ». Il a conclu que « l’idéologie de suprématie religieuse » des Frères, considérant le reste de la société comme païenne, était « inacceptable ». La deuxième partie de l’interview comprenant notamment le programme du candidat Sissi doit être diffusée mardi soir.
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