En décidant de livrer à l’Egypte 10 hélicoptères Apache et de reprendre l’aide militaire, l’administration Obama a estimé qu’il était de l’intérêt des Etats-Unis, pour des raisons de stratégie, de maintenir ses relations avec le régime militaire du maréchal al-Sissi. Mais en recevant son homologue égyptien, Nabil Fahamy, John Kerry a tout de même souhaité qu’un effort plus grand soit fait dans l’instauration de la démocratie :
« Nous voulons le succès du gouvernement par intérim. Nous avons de l’espoir et nous recherchons un processus politique qui soit inclusif et la mise en œuvre d’une Constitution qui rassemble les gens politiquement autour de la table et élargisse la base démocratique. Nous savons tous qu’il y a eu des décisions inquiétantes au sein du processus juridique. »
Des tribunaux « indépendants »
Une référence aux condamnations à mort par centaines des partisans de Mohamed Morsi. Dans sa réponse, le ministre égyptien s’est réfugié derrière l’indépendance de la justice pour tenter de dédouaner le régime militaire :
« Les tribunaux égyptiens sont complètement indépendants, mais naturellement ils font partie de l’Egypte. Je ne peux commenter les décisions qu’ils prennent, mais je suis confiant qu’au final, le système juridique aboutira aux décisions qui conviennent dans chacune de ces affaires. »
Aussi longtemps que les dirigeants égyptiens, quels qu’ils soient, respecteront l’accord de paix avec Israel, ils n’auront pas trop à craindre de répercussions sérieuses des Etats-Unis pour malmener les droits de l’homme.