Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Daniel Vallot
C’est un assaut très violent qui a été donné par quelques centaines de militants déterminés qui ont réussi en quelques minutes seulement à littéralement enfoncer le dispositif anti-émeute qui avait été déployé par les autorités devant le bâtiment. Les assaillants ont utilisé principalement des pierres, des bâtons et des grenades assourdissantes. Devant la violence et la détermination des assaillants, la police a préféré évacuer rapidement les lieux se retirant à la hâte et parfois sous la protection de certains des militants pro-russes visiblement soucieux de limiter les dérapages.
Le bâtiment est donc aux mains de ces militants qui investissent les étages un par un en enfonçant les portes et en s’emparent de tous les symboles du pouvoir ukrainien : les portraits des chefs de la police sont brisés, les drapeaux ukrainiens sont brûlés.
La prise de ce bâtiment est une victoire symbolique pour les pro-Russes, mais pas seulement, c’est là que se trouvent les archives du parquet ukrainien. Le parquet régional de Donetsk constituait par ailleurs le dernier lien concret entre Kiev et la police locale. Pour les militants pro-russes, ce bâtiment devrait d’ailleurs devenir le siège du futur parquet de la République indépendante du Donbass dès que nous aurons voté pour elle, disent-ils, le 11 mai prochain.
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Les manifestations du 1er Mai qui avaient débuté dans le calme n’ont donc pas tardé à basculer dans la violence, signe que les militants pro-russes ont l’intention d’accroître un peu plus leur mainmise sur la région et sur les principaux lieux de pouvoir dans l’est de l’Ukraine.
La conscription relancée
Le pouvoir cental à Kiev essaye tant bien que mal, de prendre des mesures face à la dégradation de la situation. Après avoir placé son armée en état d'alerte maximale, le président ukrainien par intérim à réintroduit la conscription. Elle concernera les hommes agés de 18 à 25 ans, qui n'auront pas droit à un sursis.
Par ailleurs, l'attaché militaire de la Russie à Kiev a également été interpellé et décrété personna non grata. Le gouvernement ukrainien le soupçonne d'espionnage et lui a ordonné de quitter le territoire.