Les Irakiens pessimistes sur l'après-scrutin

Les Irakiens ont défié les violences, mercredi 30 avril pour se rendre aux urnes à l'occasion des premières élections législatives depuis le départ des soldats américains. Le taux de participation a atteint les 60%. Des dizaines d'attaques meurtrières ont visé des bureaux de vote.

Ce fut un scrutin entouré de strictes mesures de sécurité : voitures interdites à la circulation dans Bagdad, forces de sécurité déployées en nombre dans tout le pays... Mais cela n'a pas suffit à empêcher les attaques. Les autorités dénombrent une quinzaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, bilan provisoire.

Ces violences furent constantes durant toute la campagne électorale, comme en témoigne le chercheur irakien Hamid Nasser qui rapporte des violences quotidiennes à Bagdad : « Il y a six jours, dans un café où des intellectuels ont l’habitude de se réunir il y a eu un attentat-suicide qui a fait de nombreux morts. Aujourd’hui, tout le monde a peur. »

Ces violences risquent de se poursuivre après les élections. « Les Irakiens sont plutôt pessimistes pour l’après élection parce qu’il y aura un conflit pour le pouvoir, surtout pour le poste de Premier ministre. Le conflit politique se reflète automatiquement sur la situation sécuritaire dans la rue irakienne», ajoute le chercheur.

De longues tractations à venir

Les Irakiens ont voté pour choisir leurs 328 députés et une fois le résultat connu, les tractations risquent d'être longues avant d'aboutir à la formation d'une coalition. En 2010, le précédent scrutin avait été suivi d'une crise politique de neuf mois avant qu'un gouvernement ne prête serment.

Cette année, la campagne électorale a été l'occasion d'entendre de très nombreux reproches adressés au Premier Ministre Nouri al-Maliki critiqué pour son autoritarisme, son sectarisme confessionnel et pour la situation économique et sociale peu reluisante de son pays. Malgré cela, l'homme s'est dit « sûr » de sa victoire ce mercredi. Il faut dire qu'à ce jour bien peu de personnalités politiques irakiennes peuvent prétendre le remplacer.

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