Coronavirus: début de panique en Arabie Saoudite

Le ministre de la Santé saoudien a annoncé, dimanche 27 avril, huit nouvelles victimes du coronavirus MERS ou syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ce qui porte à plus d’une centaine le nombre de morts en moins de deux ans. L'inquiétude monte dans la population face à cette mystérieuse maladie.

C’est en juin 2012 que le premier décès survient, un Saoudien. Au mois de septembre de la même année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce l’hospitalisation d’un autre homme, un Qatarien. Il est atteint d’un virus similaire et revient d’Arabie Saoudite. Il meurt en juin 2013. D’autres cas mortels s’ensuivront. Toutes les personnes décédées auront voyagé à un moment au Moyen-Orient. Depuis le début de l’année 2014, le nombre de contaminations et les décès s’accélèrent.

Similitude entre deux coronavirus

Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) est un cousin du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). L’épidémie de SRAS, débutée en 2003, a fait quelque 800 victimes, mais le MERS semble plus mortel tout en étant moins contagieux. A l’instar de son cousin, il touche particulièrement les poumons en provoquant des pneumonies sévères et génère de plus une insuffisance rénale rapide. Malheureusement aujourd’hui, ni vaccin ni traitement préventif ne sont à l’ordre du jour. Seul l’isolement des malades évite la contamination. Faut-il encore pouvoir déceler sa présence, car la maladie prend une forme bénigne et atypique. Il est donc difficile de l’identifier précocement. Le ministère saoudien de la Santé, de son côté, tente d’accélérer la mise au point d’un vaccin en collaboration avec des firmes pharmaceutiques.

Un mode de transmission mal maîtrisé

Les médecins pourraient dorénavant s’intéresser particulièrement aux patients atteints de pneumonie sévère dans les territoires où les dromadaires sont communs. Dès le mois d’août 2013, la chauve-souris est suspectée comme étant un réservoir viral. Quant au dromadaire, le premier à être testé positif ne le sera que quelques mois plus tard. L’OMS signale d’ailleurs qu’un des hommes récemment décédés aux Emirats avait été exposé à des animaux et notamment des chameaux en Arabie Saoudite et au sultanat d’Oman. Un élément qui conforte les résultats d’études scientifiques à propos du chameau comme étant un possible porteur du MERS. Des analyses effectuées dans des abattoirs égyptiens ont en effet montré qu’une grande majorité de ces animaux portaient des anticorps contre ce coronavirus sans toutefois confirmer pour l’instant que le dromadaire pourrait être le vecteur du MERS. L’inquiétude grandit car il semble que les camélidés contaminés ne se limitent pas au seul golfe Persique, où ils sont considérés comme des animaux domestiques. Des constatations qui font craindre une épidémie plus importante encore car il faudrait alors revoir à la hausse le nombre de malades humains ailleurs. Là où l’animal aurait pu transmettre ce coronavirus qui concerne, selon les connaissances aujourd’hui, huit pays depuis le Moyen-Orient.

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