Avec notre envoyée spéciale à Ramallah, Murielle Paradon
Mahmoud Abbas s’est exprimé durant près de deux heures devant une assemblée de membres de l’OLP, mais aussi de diplomates étrangers. Il a répété qu’il voulait poursuivre les négociations de paix avec les Israéliens, tout en les accusant à demi-mot d’avoir tout fait pour faire échouer le processus de paix.
« Mais les négociations sont essentielles, a-t-il dit. Elles sont le seul moyen d’obtenir nos droits. » Se voulant rassurant pour les diplomates étrangers dans l’assistance, il a précisé que le futur gouvernement d’Union nationale décidé avec le Hamas serait composé de technocrates et qu'il ne gèrerait que les affaires intérieures palestiniennes.
Les négociations de paix seront menées par l’OLP et, de toute façon, tout nouveau gouvernement sous sa responsabilité devra reconnaître l’Etat d’Israël et rejeter la violence.
En revanche, Mahmoud Abbas est resté ferme sur certains points. Si les négociations avec les Israéliens devaient se poursuivre, Jérusalem-Est devra être la capitale de l’Etat palestinien et il n’est pas question de reconnaître Israël comme Etat juif. Des propos salués par le Hamas qui voit dans l'ensemble un discours « positif » de la part du leader de l'OLP.
Un gouvernement de service
Hanane Ashraoui, député du Fatah, insiste sur le fait que « l'OLP a son propre programme politique » et que « quiconque veut le rejoindre devra adhérer à ses principes ». Pour lui, le futur gouvernement d'union ne sera pas une institution politique mais un moyen de fournir aux Palestiniens des services.
Il se dit aussi conscient que les Palestiniens ne peuvent pas simplement aller voir les Israéliens pour revendiquer leur droit à l'autodétermination. « La plupart, si ce n'est tous les partis de la coalition israélienne, n'accepte rien, y compris le processus de paix, estime-t-il. En ce qui nous concerne, nous avons toujours rempli nos obligations et nous nous sommes conformés aux lois internationales et aux conditions de paix. »
Il lui semble pourtant que les autorités palestiniennes ne peuvent pas composer sans compter avec leur nouveau partenaire : « Le Hamas fait partie de la réalité politique palestinienne et il doit faire partie d'une démocratie rayonnante et pluraliste. »