Le bon berger n’abandonne pas son troupeau à l’heure où arrive le loup. Le père Frans Van der Lugt a respecté ce principe. Il a refusé de laisser tomber la communauté musulmane et les 65 chrétiens de Homs. Il l’a payé de sa vie.
En février dernier ce jésuite expliquait, sourire aux lèvres : « Le peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant d'inspiration, et tout ce que je possède. Maintenant qu'il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés ».
Ce lundi, ces difficultés sont venues frapper à sa porte. A l’aube, deux hommes armés l’emmènent de force. Il est battu puis lâchement assassiné de deux balles dans la tête.
Arrivé en Syrie en 1966, le père Van der Lugt était installé dans la vieille ville de Homs assiégée et bombardée depuis deux ans par l’armée de Bachar el-Assad. De nombreux groupes rebelles sont retranchés dans ce quartier. A travers son agence de presse officielle, Damas dénonce un crime perpétré par des terroristes.