Avec notre envoyée spéciale à Erbil, Angélique Ferat
Le dernier Parlement a un mauvais bilan. En quatre ans, il n'a voté aucune loi importante et les institutions irakiennes sont bloquées par les désaccords entre les trois grandes communautés, kurdes, sunnites et chiites. L'envoyé spécial des Nations unies, Nicolaï Mladenov, a déploré « cette campagne électorale qui divise les Irakiens ».
Une insécurité chronique
Depuis plus d'un an, les attentats sont en hausse. Près de 600 personnes sont mortes en mars dernier. Depuis le 1er janvier 2014, l'armée irakienne mène une campagne militaire dans une région purement sunnite à l'ouest du pays. Deux villes sont assiégées et certaines tribus ont pris les armes contre l'armée.
Nouri al-Maliki assure qu'il mène une campagne anti al-Qaïda mais beaucoup d'habitants parlent de règlement de compte politique anti-sunnite. De fait, les Irakiens craignent une nouvelle guerre civile.
Tensions avec les Kurdes
Le Premier ministre se dispute aussi avec les Kurdes au sujet du pétrole. Il refuse qu'Erbil, capitale de la province autonome du Kurdistan, vende son pétrole tout seul.
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Les Kurdes ont soutenu Nouri al-Maliki pendant deux mandats. Mais, Gobad Talabani, le fils du président kurde d'Irak, Jalal Talabani, est réservé sur un futur soutien : « Nous ne sommes pas contents de la situation en Irak, le pays pourrait être en meilleure santé avec une meilleure direction. Mais, nous réviserons nos alliances et notre choix seulement après le résultat des urnes. »
En réalité, la crainte est que la campagne militaire contre Falluja et Ramadi profite au Premier ministre sortant. Nouri al-Maliki est présenté par beaucoup de médias comme le seul homme capable de tenir l'Irak.
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