Ce n'est pas un hasard si la vidéo amateur de la pendaison de Saddam Hussein en 2006 permet d'entendre le prénom « Moqtada » scandé à plusieurs reprise par les Irakiens qui assistent ce jour-là à l'exécution de leur ancien dictateur. Moqtada Sadr, 40 ans aujourd'hui, est l'une des figures de cette majorité chiite d'Irak opprimée pendant les années Saddam Hussein.
C'est l'invasion américaine de 2003 qui a permis aux chiites de prendre le pouvoir dans leur pays mais c'est dans la lutte contre les troupes américaines que Moqtada Sadr s'est fait un nom. Chef religieux, politique et militaire, il était alors à la tête d'une milice chiite radicale, l'Armée du Mahdi, régulièrement accusée d'être le bras armé de l'Iran en Irak.
Impliqué en politique
Ces dernières années, Moqtada Sadr et son bloc politique ont participé à la vie politique irakienne, avec plusieurs dizaines de députés au Parlement et des ministres au gouvernement. Une période ponctuée d'épisodes de tension avec le Premier ministre Nouri Al Maliki, chiite soutenu par les Etats-Unis.
Moqtada Sadr annonce qu'il se met à l'écart de la politique irakienne à deux mois des élections générales. Une annonce surprise, sans explications claires alors que le pays reste enfoncé dans la violence, sur fond de conflit entre chiites et sunnites.