Il n'aura fallu attendre que quatre jours après l’annonce de la candidature du maréchal Abdel Fattah al-Sissi pour connaître la date du premier tour de l’élection présidentielle en Egypte. Il aura lieu les 26 et 27 mai prochains et, en cas de second tour, celui-ci sera organisé les 16 et 17 juin.
Avant d’être officiellement candidat, il faudra réunir 25 000 signatures dans au moins 15 des 27 provinces que compte l’Egypte. Un obstacle pour les petits candidats, mais une promenade pour les deux personnalités qui ont annoncé leur volonté de se présenter à la présidentielle : Hamdine Sabahi, le candidat de gauche nassérienne et l’ex-maréchal Abdel Fattah al-Sissi.
1 400 morts et 15 000 arrestations
L'homme fort du pays a certes démissionné de ses fonctions de ministre et de chef de l’armée pour pouvoir se présenter, mais c’est bien le militaire qui devrait être largement élu. Après trois années d’instabilité, l’Egypte, qui à part la parenthèse des Frères musulmans avec Mohamed Morsi n’a jamais eu que des présidents issus de l’armée, semble vouloir mettre à nouveau un homme fort à sa tête. Et un homme fort, Abdel Fattah al-Sissi a prouvé qu’il l’était : la répression contre les Frères musulmans aurait fait 1 400 morts selon Amnesty International, 15 000 personnes ont été arrêtées. Et lundi 24 mars, à l’issue d’un procès expéditif, 529 partisans de l’ancien président ont été condamnés à mort.
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Le point faible du candidat al-Sissi est de n'avoir aucun passé en politique. Contrairement à son adversaire : Hamdine Sabahi est arrivé troisième lors de la présidentielle de 2012 avec moins d’un million de voix de différence avec les deux premiers. Sabahi a pour lui son passé d’opposant farouche aux régimes des présidents Moubarak et Morsi.
Dans le même temps, les attentats contre la police et l’armée sont quotidiens. Il y a eu près de 500 morts depuis la destitution de Mohamed Morsi, il y a huit mois. Des attentats qui, auparavant, étaient localisés dans la péninsule du Sinaï et qui se sont depuis peu étendus au Caire. « Ma démission de la tête de l’armée ne m’empêchera pas de continuer à combattre tous les jours pour une Egypte débarrassée du terrorisme », a promis le candidat Sissi.