Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le kamikaze a fait exploser sa voiture piégée à un check-point de l'armée libanaise à la frontière libano-syrienne près de Ersal, une localité sunnite qui sert de base de repli aux rebelles syriens et à leurs partisans libanais.
Le poste visé est situé dans une vallée difficile d'accès. Les secouristes ont dû être transportés par un hélicoptère militaire sur les lieux de l'explosion.
C'est le deuxième attentat-suicide contre l'armée depuis le début de l'année dans la plaine orientale de la Bekaa.
L'attentat a été revendiqué par les « Brigades des sunnites libres de Baalbeck », un groupuscule affilié à al-Qaïda, qui a dit vouloir « venger la mort de Sami al-Atrache ». Qualifié de « dangereux terroriste » par les services de sécurité, cet homme était soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée au Liban ces derniers mois. Il a été tué jeudi à Ersal par l'armée libanaise venue l'arrêter.
Cet attentat-suicide intervient alors que l'armée est engagée dans une guerre sans merci contre les groupes proches d'al-Qaïda. La troupe a renforcé ses mesures à la frontière libano-syrienne, arrêtant des dizaines d'hommes en armes qui tentaient de s'infiltrer au Liban.
L'armée est aussi visée par des miliciens libanais partisans des rebelles syriens dans la ville de Tripoli, au Nord. Ces derniers jours, plusieurs soldats ont été assassinés par des inconnus et des patrouilles militaires ont été attaquées.
Nasrallah, plus belliqueux que jamais
Même s'il a engagé une partie de ses effectifs en Syrie, le Hezbollah reste prêt à faire face à toute attaque israélienne au Liban. Tel est le message martelé par Hassan Nasrallah, lors d'un discours retransmis en direct sur la chaîne du Parti de Dieu Al-Manar, mais aussi sur écran géant, dans le village d'Ainata, à quelques kilomètres seulement de la frontière libano-israélienne.
Le chef du Hezbollah a assuré que son parti est aujourd'hui plus puissant sur tous les plans, qu'il ne l'était lors de la guerre des 33 jours, en juillet-août 2006. « Nous avons plus d'hommes et plus d'armes et les Israéliens le savent », a-t-il dit, tout en excluant une guerre avec Israël dans la période actuelle.
Hassan Nasrallah a réaffirmé son refus de retirer ses troupes qui combattent aux côtés du régime en Syrie. Il a au contraire appelé les autres libanais à se joindre à lui dans cette bataille cruciale pour l'avenir du Liban, estimant que la victoire des groupes qu'il a qualifiés d'« extrémistes » signifierait la fin de tous les Libanais sans exception.
Rejetant les critiques d'une partie des Libanais contre la participation du Hezbollah dans la guerre syrienne, Hassan Nasrallah a affirmé qu'il n'aurait pas dû attendre aussi longtemps pour s'impliquer dans ce pays.
P.K.