Des obstacles de dernière minute ont failli compromettre l’opération. Mais l’obstination des négociateurs a permis de surmonter tous les écueils, explique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Les 13 religieuses et leurs trois auxiliaires ont finalement retrouvé la liberté ce lundi 10 mars à l’aube, avec quatre heures de retard et après quatre mois de détention par le Front al-Nosra, la branche officielle d’al-Qaïda en Syrie. Elles ont été libérées dans le village libanais de Hersel, frontalier de la région syrienne de Qalamoun, où elles étaient détenues, puis ont regagné Damas, après une pause au poste frontière de Jdaidet Yabous.
Une opération libano-qatarienne
Les artisans de cette libération sont les patrons des services de sécurité, le Libanais Abbas Ibrahim et le Qatarien, Ghanem el-Qobaissi. Après des semaines de négociations, ils ont convaincu le Front al-Nosra de conclure cet échange. L’avancée des troupes syriennes et de leurs alliés libanais, qui sont désormais aux portes de Yabroud, le dernier bastion rebelle de Qalamoun, a sans doute joué en faveur des négociateurs.
En échange des religieuses, le régime syrien a libéré 153 femmes détenues dans ces prisons dont l’épouse de l’un des chefs du Front al-Nosra. Une rançon de 4 millions de dollars aurait également été versée à l’organisation, selon le quotidien libanais An-Nahar. Ils avaient déjà travaillé ensemble pour obtenir la libération d'un groupe de pèlerins chiites libanais enlevés en mai 2012 en Syrie par des islamistes armés et relâchés 17 mois plus tard. A l'époque déjà, un accord avait permis, en échange, la libération d'un groupe de 200 femmes détenues dans les prisons du régime de Damas.
Prière commune à Damas
Joint ce matin à Damas par RFI, le responsable de l'une des communautés chrétiennes de Syrie a dit son « soulagement » après la libération des religieuses. Des représentants des différentes églises du pays doivent d'ailleurs participer ce lundi à une prière commune, dans la capitale syrienne. Les chrétiens de Syrie sont toujours inquiets du sort de deux évêques orthodoxes d'Alep, enlevés en avril 2013. Pourront-ils à leur tour bénéficier d'une médiation comme celle qui a permis la libération des religieuses de Maaloula ?