Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat
Il y a comme un air de confusion : Salim Idriss n’a prévenu personne de son coup d’éclat. Une vidéo sur Facebook annonçait son entrée en dissidence. « Nous ne sommes pas consultés lorsqu’il s’agit de remplacer la tête de l’Armée libre et ensuite, Salim Idriss ne nous consulte pas non plus avant d’annoncer sa décision », déplore un chef de brigade.
Il y a comme un brin d’amertume. Certains annoncent qu’ils resteront fidèles à Salim Idriss, mais pas parce qu’ils l’admirent. « Le conseil militaire n’a rien fait pour nous ou presque depuis deux ans, ce changement est une perte de temps. Nous n’avons pas d’armes, nous nous battons et eux ils sont en Turquie dans des 5 étoiles », se plaint un autre gradé. Malgré tout, plusieurs admettent que l’Armée libre perd du terrain, que les islamistes gagnent en puissance. Mais pour eux, c’est la faute à l’Occident qui n’arme pas la révolution syrienne. Rien à voir avec un commandement trop faible.
Disparité
D’autres chefs rebelles se félicitent du choix d’Abdel al-Bashir, un homme de terrain, un homme qui connaît le combat. Un homme du sud de la Syrie. Il fallait du changement. Les brigades du Sud ont un commandement uni, contrairement à d’autres régions, mais sur le terrain, certains groupes jouent en solo, les ordres ne sont pas toujours respectés.
Il y a comme un air de panique : et si tout cela remettait en cause les aides déjà si rares ? Et si cette bataille de chefs grignotait un peu plus la crédibilité de l’ASL ? La fatigue est là, l’anniversaire des trois ans de la révolution approche, l’Arabie saoudite a promis des missiles anti-aérien, mais ils ne seraient toujours pas arrivés.