Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le Parti arabe démocratique, une formation alaouite proche du régime syrien, a lancé un ultimatum : si les assassins de son chef militaire ne sont pas identifiés et arrêtés dans les 48 heures, de violents combats risquent d’embraser la ville de Tripoli.
Certains miliciens n’ont pas attendu la fin du délai. Dès l’annonce de la mort d’Abdel Rahman Diad, des accrochages ont éclaté entre les quartiers rivaux sunnites et alaouites de la deuxième ville du Liban, dans le nord du pays. Des hommes armés ont envahi les rues, et ont échangé frénétiquement des rafales d’armes automatiques. Des snipers ont tiré à l’aveugle sur les grandes artères, interrompant la circulation. En un clin d’œil, la ville s’est vidée, les commerces ont baissé leurs rideaux et les écoles ont fermé.
L’armée libanaise, déployée en permanence pour s’interposer entre les quartiers rivaux, a riposté aux tirs, d’où qu’ils viennent, pour empêcher la propagation des combats à d’autres secteurs.
Cette flambée de violence intervient au lendemain d’un double attentat suicide qui a pris pour cible, à Beyrouth, le Centre culturel iranien, dont le bilan est désormais de dix morts. Ceux qui veulent déstabiliser le Liban ne chôment pas. Leur but manifeste est de faire échouer le gouvernement d’union nationale, qui vient juste d’être formé après dix mois de crise.