Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
La réunion de Rome fait suite à dix jours de pourparlers en Suisse entre l'opposition et le régime syrien qui se sont achevés vendredi sans résultat concret. C'est Emma Bonino, la chef de la diplomatie italienne qui a ouvert les travaux.
On connaît le caractère bien trempé d’Emma Bonino. Et fidèle à celui-ci, elle a déclaré : « Nous ne pouvons plus accepter ce qui se passe en Syrie ! Il y a une urgence extrême ! ». La chef de la diplomatie italienne affirme que tout est prêt, dans la région et aux frontières, pour acheminer des aides humanitaires, mais qu’il manque le feu vert.
La pire tragédie humanitaire de notre époque
Insistant devant les représentants de dix-huit pays, sur le fait que l’assistance humanitaire est continuellement limitée par les autorités syriennes et dans certains cas, par les forces d’opposition. Emma Bonino estime que la communauté internationale a largement échoué, et rappelle que plus de 9 millions de personnes sont dans le besoin urgent d’assistance. Ce qui fait de la crise syrienne, dit-elle, « la pire tragédie humanitaire de notre époque ». « C’est une honte dont nous portons tous la responsabilité ! », a-t-elle martelé.
« Notre objectif est de garantir un accès immédiat au zones assiégées de la Syrie », a déclaré d’un ton déterminé la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Valerie Amos, à l’issue de la réunion, déplorant par ailleurs « l’absence de progrès sur le plan humanitaire » durant la récente conférence de paix sur la Syrie en Suisse. « Nous avons été d’autant plus déçus que 9 millions de personnes ont des difficultés à accéder aux aides humanitaires et parmi elles 3 millions en ont urgemment besoin », a-t-elle ajouté.
Selon Emma Bonino, les progrès humanitaires sont empêchés par « deux questions centrales : l’accès de l’aide et la protection des civils. Il est intolérable que les hôpitaux et les écoles continuent d’être les cibles des bombardements ». Emma Bonino a rappelé que « la crise humanitaire touche aussi la Jordanie,la Turquie et le Liban en raison du flux énorme de réfugiés ».