C'est à Ramadi, dans l'ouest de l'Irak, que la colère des sunnites a pris la forme d'un camp de protestation, fin 2012. La minorité sunnite du pays dénonce la mise à l'écart, voire l'oppression qu'elle subit depuis que la majorité chiite est arrivée au pouvoir après la chute de Saddam Hussein.
De nombreux rapports ont révélé les cas de torture et de détention arbitraire visant les sunnites. Les forces de sécurités irakiennes sont montrées du doigt et le gouvernement de Nouri al-Maliki est régulièrement critiqué pour son approche purement sécuritaire de ces tensions confessionnelles. Mais le Premier ministre irakien reste inflexible malgré les nombreux appels à l'ouverture d'un dialogue avec les sunnites afin de les réintégrer au jeu politique.
Au contraire, Nouri al-Maliki a qualifié de « quartier général d'al-Qaïda » le camp de protestation de Ramadi. Un discours qui pousse de nombreux sunnites vers l'extrémisme, alimentant ainsi le cycle de la violence dans un pays où les attaques ont fait plus de 6 700 morts cette année. Un niveau de violence qui n'avait pas été observé depuis cinq ans en Irak.
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