Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Fin de non-recevoir donc pour Mordehaï Vanunu, la plus haute juridiction israélienne a décidé que le technicien nucléaire dispose encore d'informations confidentielles et peut encore nuire à son pays. Il ne peut toujours pas se rendre en Cisjordanie, y avoir de contacts avec des ressortissants étrangers et avec des journalistes. Toutes ses demandes pour lever ces interdictions ont été rejetées en bloc. La Cour suprême a invoqué des raisons de sécurité.
Mordehaï Vanunu avait été condamné en 1988 pour espionnage après avoir vendu des secrets nucléaires israéliens à l’hebdomadaire londonien The Sunday Times. Employé de la centrale nucléaire de Dimona, dans le sud de l'Etat hébreu, il en avait notamment communiqué les plans. Enlevé par le Mossad (services secrets israéliens) en Europe, il avait été rapatrié en Israël et incarcéré pendant dix-huit ans, pour la plupart du temps en isolation complète.
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Depuis sa libération en 2004, Vanunu vit dans un monastère à Jérusalem-Est. Il s’est converti au christianisme et refuse de parler hébreu. Il a été inculpé à plus de vingt reprises pour avoir enfreint les restrictions qui lui sont imposées. « Tous les secrets que je possède, proclame-t-il, peuvent être consultés librement aujourd’hui sur internet ».
Israël n'a jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire, mais des experts étrangers, s'appuyant en particulier sur le témoignage de Mordehaï Vanunu, affirment que l'Etat hébreu dispose de 100 à 300 ogives nucléaires.