Nucléaire iranien: l'accord historique qui satisfait, pour le moment, tout le monde

L’accord conclu à Genève desserre l’étau de certaines sanctions contre l’Iran, en échange d’une révision à la baisse de son programme nucléaire. L’Iran se soumettra à des inspections internationales plus poussées pendant six mois, alors qu’une « solution complète » devra être négociée. Toutefois, à peine conclu, l’accord est interprété différemment selon les intérêts du pays impliqué.

Les Américains soulignent que l’Iran cède à la pression et accepte de cesser tout enrichissement d’uranium qui pourrait permettre la construction d’une bombe atomique.

Mais les Iraniens, eux, annoncent triomphalement que leur programme nucléaire et leur droit à l’enrichissement d’uranium se voient « reconnus » par la communauté internationale.

« Droit à l'enrichissement » ?

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, réagit en indiquant que l’accord ne fait aucune mention d’un « droit » à l’enrichissement. Mais, pour Téhéran, le fait même que le document n’interdit pas celui au-dessous de 5% veut dire qu’en général l’Iran a bien le droit de procéder à un enrichissement d’uranium.

Ce qui lui permet de présenter l’accord comme une victoire sur le plan de sa souveraineté nationale. Evoquant le même document, les Occidentaux en tirent la conclusion que Téhéran accepte l’interdiction de toute production de l’uranium à des fins militaires et que l’Iran se soumet à un contrôle international plus strict. Bref, les deux parties sont contentes, mais pas pour les mêmes raisons.

Discussions secrètes

Fait marquant cependant, les sanctions levées semblent majoritairement américaines ; à se demander où sont passées les exigences françaises. Une simple hypothèse, mais elle expliquerait le départ un peu précipité du ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius qui a regagné Paris sans dire un mot, d’autant qu’on apprend ce dimanche qu’Américains et Iraniens menaient des discussions secrètes depuis le mois de juin 2013.

Texte de l'accord selon l'agence iranienne Fars (en anglais): (lire)

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