Egypte: explosion d'une bombe dans un bus au Caire

Une bombe a explosé à l'intérieur d'un bus au Caire, en Egypte, ce jeudi 26 décembre. Cinq personnes ont été blessées. Les autorités ne sont pour l'instant pas parvenues à identifier les potentiels auteurs de l'attaque. Selon la police, il s’agissait d’une bombe artisanale à minuterie. Une autre bombe, télécommandée cette fois, a été désamorcée par les artificiers près du lieu de l’explosion.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’explosion a eu lieu peu après neuf heures, ce jeudi 26 décembre, dans le quartier résidentiel de Madinet Nasr dans le nord-est du Caire. Une bombe artisanale a explosé prés d’un bus de transport public.

Elle aurait été lancée par une personne non identifiée ou aurait été placée près de la station de bus. Les artificiers du ministère de l’Intérieur auraient désamorcé une seconde bombe, placée non loin de la première.

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Cinq personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé. Aucune d’elles n’est dans un état critique, précisent les responsables de l’hôpital où ils sont soignés. L’explosion a eu lieu au voisinage de l’université islamique d’Al Azhar où des étudiants membres des Frères musulmans manifestent presque quotidiennement depuis la rentrée.

C’est dans ce même quartier qu’a eu lieu l’attentat contre le ministre de l’Intérieur. Madinet Nasr est un fief de la Confrérie. C’est aussi le quartier qui a vu la dispersion sanglante du sit-in des Frères musulmans à Rabaa.

C’est le premier attentat à l’aveugle qui se déroule en Egypte depuis la destitution du président Frère musulman Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier. Jusque-là, les attentats visaient des cibles de la sécurité et de l’armée.

Les Frères musulmans pointés du doigt par plusieurs médias

Il intervient également moins de vingt-quatre heures après la déclaration du gouvernement considérant la confrérie des Frères musulmans comme une « organisation terroriste ». Cet attentat renforcera la marge de manœuvre de la police à l’encontre des Frères musulmans, qui avaient été accusés de l’attentat de Mansoura.

Des Frères musulmans qui sont déjà pointés du doigt par la plupart des médias égyptiens, et notamment les télévisions publiques et privées. Ces dernières passent en boucle des menaces formulées par des participants au sit-in Frère musulman de Rabaa, qui avait été dispersé par la police dans le sang. On voit sur les vidéos des islamistes annonçant que des bombes et des voitures piégées exploseront et que le sang coulera si le président Morsi n’est pas restauré dans ses fonctions.

Ce jeudi, la première retombée de la décision du gouvernement de considérer les Frères musulmans « organisation terroriste » a été la saisie du journal Al Horiya wal Adala de la Confrérie. Il est dorénavant interdit de publication.

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