Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Au lendemain de l’attentat de Mansoura, le gouvernement égyptien est attaqué de toutes parts. Le Premier ministre Hazem el-Biblaoui est accusé « d’impuissance » par la plupart des commentateurs des télévisions privées.
Ces médias, qui ont une énorme influence sur l’opinion publique, critiquent aujourd’hui la valse-hésitation du Premier ministre après l’attentat. D’abord une déclaration selon laquelle « les Frères musulmans sont une organisation terroriste » puis, quelques heures plus tard, une autre déclaration selon laquelle « rien n’a été jusqu’à présent décrété ».
En attendant, des manifestants à Mansoura ont décidé « de prendre les choses en main ». Ils ont incendié une vingtaine de magasins appartenant à des Frères musulmans. Des « listes noires » de commerces qui appartiendraient à des membres de la confrérie ont été publiées sur les médias sociaux. « Une dangereuse dérive » selon les défenseurs des droits de l’homme qui craignent « une chasse populaire aux sorcières » qui pourrait plonger le pays dans le chaos et la violence.